Bocage mimétique d'intercalation et de substitution

C.R. C.N.R.S. « ECOSYSTEMES BOCAGERS », Rennes, 1976 (pp. 69-73) Publication I.N.R.A. – C.N.R.S., E.N.S.A. et Université de Rennes

Je l’ai dit ailleurs, mais je le répète volontiers ici : le géographe, face au BOCAGE (comme à tout domaine qu’il prétend étudier), doit poser et se poser des questions en rapport avec la géographie. Jouer au similihistorien – comme l’ont fait les géographes, et leur chef de file en la matière, André Meynier, au XXème siècle – a été, je regrette d’avoir à en faire le constat amer, une perte de temps considérable et une faute méthodologique absolue, pour un apport scientifique NUL aux mondes culturel et technique. Le bocage, que j’ai désigné (1970) comme étant d’intercalation ou de substitution a visé à REMPLİR les vides –lande, bois, broussailles, par exemple – entre les champagnes (openfields) qui occupaient les bonnes terres, ou à REMPLACER lesdites champagnes devenues, techniquement, impuissantes à satisfaire les exigences d’une agriculture moderne. C’est l’étude géographique (RELİEF, MODELÉ, EXPOSİTİON, SOLS, HYDROLOGİE, MÉTÉOROLOGİE) que devaient mener les géographes, qui n’avaient rien à faire dans les collections d’archives – où pouvaient exceller les historiens dont c’était le métier de dépouiller correctement les documents –, mais tout à TROUVER et LİRE sur le TERRAİN, leur domaine, ce que pouvait les inciter à y chercher l’analyse des photographies aériennes du XXème siècle*. Alors, peut-être, auraient-il compris le rôle éminent joué dans la géographie économique rurale, par l’autre bocage, l’ORGANİQUE, d’adaptation au terrain, ce que n’est pas, essentiellement, le mimétique


* Ne pas vérifier sur le terrain, pour un géographe, est un déni professionnel, fût-on coopté « professeur émérite ».